Le Vent

(la fenêtre et le rideau)

L’après-midi, tout est inerte.
Engourdi, chaque objet somnole ;
Ainsi même la plante verte
Immobile attend que gondole
Auprès de la fenêtre ouverte
Un rideau. Qu’il danse, s’envole !

En ayant perçu le secret
Le vent démontre son pouvoir ;
Sur le voile il a son effet,
Il souffle un généreux savoir.
La plante frémit puis admet
Qu’un visiteur est son espoir.

L’invisible dieu de nature
Est en puissance en ce domaine,
Il vient avec désinvolture
Egayer la fête mondaine
En utilisant l’ouverture.
Atmosphère fraîche et sereine !

Quand la sagesse du couchant
Calme la danse du rideau,
Le lourd soleil disparaissant
Donne un silence à ce tableau ;
La plante rêve cependant
De caresses d’un vent nouveau.

14 avril 1979