L’Etna au repos

(La fumée et le feu)

La fumée ocre tourbillonne
Exhalant une odeur de soufre
Au son d’un grondement qui tonne.
Aveuglément le regard souffre,
Invite tout ce qui résonne
A dire l’invisible gouffre.

Le froid, les rafales de vent
Annoncent que le lourd soleil
Sur l’horizon encor présent
S’en va plonger dans le sommeil.
La mer nuageuse au couchant
Commande au cratère un éveil.

Sur le décor noir et morose
Une nuit tombe languissante ;
Avec douceur elle s’impose,
Active toute une tourmente
Où la fumée à peine rose
Appelle une autre rougissante.

On se fixe d’émotion
Devant un fond mouvant et clair,
Une étrange ébullition
Du royaume de Lucifer
Où danse chaque explosion…
Fascination de l’enfer !

2 octobre 1974