La paix

(l’armée et le clergé)

Si tu veux la paix dans le monde,
Attends prudemment une guerre.
Entends que posséder la fronde
Est une utilité sur terre,
Une arme n’est jamais immonde,
Elle est notre paratonnerre.

Pour que le ciel garde ici-bas
Ton âme pure de chrétien,
Tu dois prier mais surtout pas
Maudire un quelconque païen ;
Par devoir, causer son trépas
Est quand même épargner le tien.

En souhaitant qu’un païen meure
Il me faut oublier Moïse
Ayant condamné pour chaque heure
Une faute jamais comprise
Et le ciel n’est plus la demeure
Où mon âme serait admise.

La vieille loi ferme les yeux.
Il faut pardonner les péchés
Aux incroyants et à leurs dieux
Que nous aurons un jour tués ;
Il te faudra prier pour eux,
Pour ceux nous ayant offensés.

20 novembre 1975