L’aurore

(La nuit et le jour)

Sur un fond bleu de nuit, la lune
Annonce aux ombres qu’elle penche,
Encore une heure et sans rancune
Elle quittera chaque branche,
Elle insiste auprès de chacune
Etincelant sa face blanche.

Le ciel s’éclaircit au levant ;
Rigide et froid, le vieux clocher
Se détache noir et luisant.
Le coq secoue un poulailler ;
Le cheval bouge en attendant
La présence de son cocher.

Une fumée, une chaumière…
On sent le réveil aux matines
Abrégeant la nuit printanière.
Un doux visage aux lèvres fines
Efface dans chaque paupière
Un rêve fou d’amours câlines.

C’est l’heure d’ouvrir le volet
En respirant à pleins poumons ;
Tous les oiseaux sont au sifflet ;
Le soleil, par ses longs rayons,
Est en position de guet
Surveillant toutes les maisons.

1° mai 1974