Le toucher

(la tendresse et le courroux)

La gifle s’appelait « soufflet »,
Ce qui faisait autant de mal ;
Et le diabolique fouet
Etait beaucoup plus ancestral
Que son frère le martinet.
C’était de coutume et normal.

Or, on peut reposer sa tête
Avec douceur sur une épaule
Et câliner en bon poète,
Ou glisser une main qui frôle
En fredonnant un air de fête…
Être fier de jouer son rôle.

Si le toucher nous fait languir
Dans les mois de grande chaleur,
Il sait aussi faire frémir
Au gel d’hiver et la froideur
Raidit le monde en un désir,
Celui de figer chaque cœur.

Mais laissons faire la nature !
Elle peut donner une ivresse ;
A tout instant elle procure
Une intensité de tendresse
En cette vérité si pure …
On naît toujours d’une caresse.

16 avril 2009